"Just Kids" de Patti Smith

Il est des femmes dont on connaît le nom, mais dont on sait paradoxalement peu de choses... Patti Smith fait partie de ces icônes, figure mythique du rock et du mouvement punk, et son autobiographie, Just Kids, parue en 2010, est un formidable témoignage sur ce que fut le New York artistique de la fin des années 60.

Plus qu'une autobiographie, Just Kids c'est surtout le récit d'une histoire d'amour ; celle de Patti et de Robert Mapplethorpe, photographe torturé, avec qui elle vivra une relation passionnelle durant deux ans, puis une amitié indéfectible jusqu'à la mort de celui-ci en 1989. Les deux jeunes gens se cherchent, fréquentent des communautés d'artistes dont celle d'Andy Warhol, pratiquent tous les excès, se forgent une expérience, apprennent et grandissent à leur façon.

Il est finalement très peu question de musique dans ce livre, car même si l'on assiste aux premiers pas sur scène de Patti en tant que chanteuse, on découvre qu'elle est avant tout une artiste passionnée, poète inspirée par Arthur Rimbaud à qui elle voue un véritable culte, mais également peintre et performeuse. Il est question de sexe, de drogue, de limites, mais surtout d'art et de vie, indissociables d'un de l'autre, l'art comme moteur et souffle de vie.

Patti Smith et Robert Mapplethorne ont tout osé, sont allés jusqu'au bout de leur art, de leur histoire, et le récit, aussi pudique qu'émouvant, est accompagné, même dans sa version de poche, de photos désarmantes de simplicité et de beauté, qui en dit long sur l'état d'esprit de ces jeunes gens. Just Kids... Simplement des enfants..