La mode, sujet inépuisable s'il en est. Tout a été dit ou écrit, toutes les questions ont été posées ou presque. Et même celles qui clament haut et fort qu'être à la mode, très peu pour elles, de toute façon ça ne veut rien dire, ne peuvent s'empêcher malgré tout de feuilleter de temps à autre un magazine féminin, dont on sait que les rédactions abritent les fameuses grandes prêtresses de la fashion, celles qui font et défont les tendances selon leur bon vouloir et leur bon (ou mauvais) goût.
Et puis il y a les blogueuses, ces filles qui sont dans la vraie vie, et qui souvent décryptent la mode avec un oeil plus qu'affuté, et qui sont devenues à leur tour de vraies prescriptrices en la matière. Certaines se prennent très au sérieux, parfois même sans le savoir, d'autres ont plus de recul, et souvent beaucoup d'humour. C'est le cas de Charlotte Moreau, aka Balibulle. Son blog, ouvert en 2006, est une pépite du genre. La mode, c'est sa passion, l'écriture, son métier, et l'humour sa seconde nature.
Son Antiguide De La Mode, paru en janvier dernier aux éditions J'ai Lu, est un véritable condensé de tous les clichés modesques et de toutes les questions que nous nous sommes toutes posées un jour. C'est drôle, très drôle même "Le matin, pour s'assurer un teint rayonnant, on ne fait pas l'économie : a. d'une beauty routine b. d'un Alka-Seltzer", parfois grinçant "Peut-on faire confiance à un artisan perpétuant un savoir-faire séculaire dans son atelier, avec l'amour du beau geste et de son métier ? Au XXIème siècle ? NON. Cette personne a forcément quelque chose à cacher", mais aussi tellement vrai "Est-ce qu'il y a pire que le regard de votre ennemi(e) juré(e) à la machine à café le lundi matin ? Oui, et ça porte un nom : cabine d'essayage !".
Bref, j'ai beaucoup ri, c'est léger, bien écrit, et cet Antiguide De La Mode fait du bien, preuve s'il en fallait qu'humour et fashion peuvent aussi faire bon ménage !
Morceau choisi : les sacs de meufs, quoi !
"L'équilibre vestimentaire et mental d'une femme tenant parfois à un fil, heureusemnt qu'il lui reste quelques certitudes auxquelles se raccrocher, telles la théorie de la relativité du sac à main. Car en effet, après deux millénaires d'études sur toutes les populations de sexe féminin jusqu'aux confins du système solaire, il est désormais acquis scientifiquement que les probabilités pour une femme de trouver ce dont elle a besoin dans son sac à main plafonnent à 7% et ce, quelles que soient les dimensions dudit sac. Une bonne nouvelle pour toutes celles qui sont sommées de se justifier ("mais qu'est-ce que tu vas mettre dedans ?") chaque fois qu'elles achètent un sac minuscule. Désolées messieurs / maman, la question n'est pas vraiment là."