Lecture d'automne : Le Club des Incorrigibles Optimistes

C’est d’abord le titre qui a attiré mon attention : “Le Club des Incorrigibles Optimistes”, présenté comme le premier de Jean-Michel Guenassia. En fait, il s’agit d’abord de l’histoire de Michel Marini, jeune adolescent au début des années 60, qui va faire l’apprentissage de sa vie entre une famille déchirée et un cercle d’immigrés venus de l’Est. On découvre au fil des pages le quotidien de l’adolescent et ses errances intellectuelles, ses questionnements sur la vie, la famille et l’amour, son apprentissage de la politique et des valeurs que représentent l’amitié.

Le Club des Incorrigibles Optimistes, c’est donc ce groupe d’hommes qui ont fui leurs pays respectifs, et qui semblent cacher un lourd secret dont on ne découvrira la clé qu’à la fin du roman. Ils se réunissent quotidiennement dans l’arrière sale d’un bistro du quartier latin pour jouer aux échecs, acceptant d’accueillir aussi bien le jeune garcon que Sartre et Kessel.

C’est un roman forcément empreint de nostalgie, mais qui décrit surtout formidablement bien la France des années 60, avec toute sa complexité politique et ethnique, une complexité qui fait avant tout la force et la richesse de notre pays. Ceux qui ont connu ces années-là retrouveront bien entendu de nombreux souvenirs, mais les plus jeunes apprendront sans doute beaucoup de choses sur cette période mouvementée.

Les 750 pages du livre se lisent très facilement, tant le style de Jean-Michel Guenassia est fluide et naturel. Cette histoire tient le lecteur en haleine de bout en bout, tout en proposant un tableau parfaitement documenté d'une époque et d'une génération. Je m’étais personnellement beaucoup attachée à ces incorrigibles optimistes, et tout comme Michel, j’ai eu du mal à les quitter…

A noter que le roman est paru en 2009, et qu'il a obtenu le Prix Goncourt des Lycéens la même année.